Sapporo - Hokkaido 北海道 Hôtel Hoheikan - Japon.
Le 19 du 9ème mois de l'an 2009

19h00 : La Capitale s'éloigne inexorablement. Il laisse derrière lui Tokyo et ses galeries, les rues de son précédent quartier à la nuit pleine tombée, leurs braseros cernés d'êtres sans vie. Tout cela, confiné dans un espace abscons de sa mémoire. Il maîtrise sa fantaisie naissante, bientôt il mettra en oeuvre son plan, réglera les derniers détails d'une décision, impartiale selon lui, abusive selon d'autres et tout laisse aujourd'hui à penser que ces autres avaient un jugement approprié. Parfois les images de cadavres écrasés traversent sa vision. C'est normal : Il a tué. Et s'il le fallait, il tuerait encore. Lentement, tout se délie. Les souvenirs pesants, les odeurs, tout cela disparait précipitamment. A quelle heure a t-il rendez-vous déjà? Il ne sait plus ou ne veut plus savoir, il arrivera quand il arrivera et les importuns qui se hasarderont à laisser fuser quelques réflexions rébarbatives verront leurs jours s'amenuiser infiniment.
- Ah ! Monsieur Matsui ! Vous voilà enfin ! Entrez entrez ! Nous vous attendions.
- Bonsoir... Je vous remercie d'accepter une nouvelle entrevue avec moi.
- Oh, voilà qui est normal ! Il me semble que les occasions n'ont pas manqué de faire des affaires avec vous !
- Hm...
- ...Prenons place je vous prie.
- Avez-vous réfléchi à mon projet...?
- Certainement Monsieur Matsui et je puis vous assurer avoir agit avec diplomatie. Le taux de criminalité étant fortement élevé dans les différents états, votre intention d'incarcérer ces "rebuts de la société" a été pleinement estimée.
- Vous m'en voyez ravi...
- ...En raison du processus de mondialisation et de la diffusion des technologies, des changements profonds dans la nature et l’ampleur de la criminalité s’opèrent....Nous avons noté que les pays à économie en transition ou embourbés dans des conflits sont particulièrement vulnérables à la croissance d'actes d'origines criminelles. C'est par là que vous devriez donc commencer Monsieur Matsui.
- Non... Je me chargerai en premier lieu de tous ces malheureux qui...attendent dans les couloirs de la mort...
- ...Si c'est là ce que vous souhaitez... Bien, nous entamerons au mois de février prochain les travaux, tous les plans ont été livrés aux différents architectes, reste à demeurer patient désormais.
- Parfait...

Une imposture? Assurément. Il est tellement aisé de tromper les mortels... Il en a l'habitude, ce n'est pas la première fois qu'il agit ainsi... Bientôt, cet homme, à ses côtés disparaîtra, tout comme ces autres, réduits à d'embarrassants témoins...Personne ne doit savoir, personne ne doit savoir ce que le futur chantier abritera réellement...
Il parviendra à réaliser son étonnante entreprise car il n'y a pas un être en ce monde, susceptible de l'arrêter. Les Vampires, comme lui, régneront sur ce territoire restreint que sera Averhein, ils pourront ainsi se satisfaire de sang... Le dessein est sordide, malsain mais fort apprécié des immortels... Son engagement ne sera guère respecté, le sort des criminels lui importe peu...excepté le sien.


Bassin du Pacifique Nord-occidental. - Averhein
Le 02 du 3ème mois de l'an 2082

21h26 : L'état de béatitude sereine et transcendantale cesse.
- Bon sang... Faites une nouvelle injection d'ocytociques Professeur.
- Non, c'est inutile, son organisme ne supportera pas ces mises au monde.
- Merde...elle ne survivra donc pas...
- C'est peu probable en effet.
- Et les foetus...?
Parvenu au centre, enfin monté au premier étage de l'édifice jouxtant les laboratoires d'expérimentation, le nouvel arrivant fait son entrée, patibulaire de par cette rigidité, cette mine effroyable et ce teint exsangue. Cet être, déroutant à n'en pas douter, arrache un hoquet de surprise aux deux chercheurs, mal à leur aise en cette nouvelle présence que trop connue d'eux.
- Ah... Gouverneur...
- Quel est l'état des mères porteuses?
- ...Bon dans l'ensemble... A l'exception de celle-ci, elle n'a cessé de multiplier les modifications physiologiques liées à la durée de la grossesse, elle s'est plainte de grandes douleurs au niveau du sacrum et du coccyx ce qui est fréquent dans ce genre de cas mais pas à ce niveau là. Ses lombalgies sont nombreuses à tel point qu'elle ne pourra venir à bout de l'accouchement... Le col est déjà ouvert et le premier..."sujet" est mal engagé dans le bassin...assurément...cette femme est désormais trop faible pour mener à terme la délivrance et...
Un vague regard suffit à imposer le silence et même les quelques râles d'une créature fatiguée s'arrêtent lentement.
- ...Nous allons la perdre Monsieur... J'en suis navré nous aurons fait tout notre possible pour...
- Et qu'en est-il des sujets?
- ...Les enfants...? Nous ne pouvons hélas pas les sauver. Ils mourront aussi.
- Je vois...
L'odeur de l'âme s'élève des tréfonds de la pièce glaciale, un éclat vif, de sang. La mort souille désormais les lieux de son parfum suffoquant, fétide. Un doigt fuselé porté à des lèvres ourlées d'un sourire insatisfait, laisse libre court à l'immortel de goûter à ce breuvage, exquis peut être si l'on en croit les écrits...Les deux macchabées ne seront pas cherché, ne seront pas pleuré, ne seront pas regretté, ils n'existaient plus depuis bien longtemps déjà.
- Aucune perte dans nos rangs n'est acceptable...

Il est judicieux de faire court et de ne pas s'attarder sur ces faits, désormais, vous entrez en scène. Humains, vampires, gladiateurs, sentinelles, nobles ou médecins...menez une existence curieuse, où combats et luxure ne font qu'un.

Eux}
Ils n'ont pas de surnoms spéciaux, c'est juste des gosses, juste des adultes, juste des gens un peu partout dans le monde dotés de caractéristiques surpassant SuperMan ou alors bien loin du compte.
Ils ont ce qu'on peut nomner "pouvoirs", "dons", autre synonyme du même style, ils peuvent éplucher des mandarines d'un claquement de langue, ou bien tout simplement détruire le monde en clignant des yeux, ce n'sont pas des gens particulièrement hors norme, c'est juste qu'un jour, ils se découvrent un don, ils sont nés avec, ils deviennent comme les autres qui les ont précédés, ces porteurs de pouvoirs dont on ignore tout, un parmi tant d'autres. Il n'y a pas de règle. Aucune loi logique. Il n'y a pas d'origine à tout ça. On ignore tout de la raison de ce phénomène et à vrai dire on s'en fout.
Ce qui est interressant, c'est comment s'occupper de ces cas-là.
Comment s'en protéger.
C'est sur cela que se base toute la recherche.

Eux}
Chaque pays a son gouvernement, chaque gouvernement à sa petite idée. Certains pays décidèrent de créer un nouvel état pour cette nouvelle évolution de l'humain, d'autres se contentèrent de vivre avec mais les solutions les plus demandées furent plutot celles d'une extarmination massive ou d'une mise à l'écart totale de la société active.

...Chaque pays a son gouvernement, chaque gouvernement va trouver sa solution.
Que ça résulte d'une guerre civile ou bien d'une révolte passive, les porteurs de dons virent leur vie peu à peu contraster avec celle de leurs voisins, enfermés, mis à l'écart, exterminés ou bien utilisés, tous eurent droit à un sort qui fut loin de les faire sourire.
Mais pourquoi cette agitation, me direz vous?
Parce que l'homme se targuant du titre d'espèce supérieure devint terrifié et sans défense face à une autre bien supérieure.
Il décida donc de ce protéger d'elle.

Lutwidge}
En France, un pensionnat fut créé pour accueillir les enfants porteurs, jusqu'à leur majorité, pour leur apprendre à n'utiliser leurs pouvoirs qu'à de bonnes fins et à savoir les contrôler. En guise de Profs, les adultes porteurs furent embauchés par poignée de main. C'était pacifique, utile presque humanitaire.
Hélas, alors que les gouvernementaux français mijotaient un nouveau systeme, une des élèves du pensionnat eut la bonne idée d'y mettre fin sur un coup de tête, provoquant la fuite de certains élèves et également la mise en place immédiate du nouveau système.
La système Lutwidge.
Nouveaux locaux, nouvelle directrice, nouvelles règles, plus strictes, moins de libertés aussi, et surtout une petite surprise qu'on n'apprend qu'à son arrivée ou plus tard. Le petit détail qui fait tout. Le don de Mme Lutwidge.
Une sorte de bulle qui entoure la Pension; y rentrer, soit, en sortir, n'y pensez même pas. C'est tout simplement impossible.
Et en bonus parce que vous avez été sages, l'effet secondaire de cet enfermement. L'arrêt de la croissance. Les corps se figent. Les cheveux ne poussent pas, les dents de lait ne tombent pas.
Alors ne vous imaginez pas que vous allez sortir un jour de cet endroit. Vous y êtes entré après l'arrivée d'un courrier, vous avez fait votre petite valise, dit à votre famille que vous lui enverrez des lettres, que vous repasserez à vos 18 ans, et bien mes bons amis, je vous ris au nez.

... Et bienvenue à Lutwidge!

Italie, IVième millénaire – journal de bord - Anonyme
01/01/30?? – 17h58
Nous venons de découvrir un temple. Il est assez étrange, tout est fait d'obsidienne… Cette pierre noire donne la chair de poule. Où avons-nous atterri ? Mon compagnon s'avance et je suis contraint de le suivre. Le temple est entouré de deux énormes Statues d'obsidienne, une femme et un homme. Je vois mon compagnon poser la main sur l'une d'elle et soudain ses yeux changent… Ils deviennent rouges. Que se passe-t-il ? Je l'entend rire, puis soudain la Statue de femme se met à bouger, essayant de m'attraper. Je dois prévenir la ville ! Alaga doit être mise au courant ! Le plus vite possible ! La Statue m'attrape avant que je n'atteigne la ortie de la forêt. Mon compagnon est devenu fou, je l'entend ricaner. Commet a-t-il ramené cette Statue à la vie ? Je n'en ai absolument aucune idée… j'espère que quelqu'un tombera sur mon journal mental…Il faut que le monde sache. Il s'apprête à le détruire ! L'homme qui nous détruira tous est….

Ce fut la seule trace que l'on retrouva des origines de la guerre. Nul ne sait ui était l'homme du journal, ni son compagnon. Toujours est-il que les Statues d'obsidienne du temple sont désormais des milliers à travers le monde, réduisant les humains survivants à l'état d'esclaves. Ainsi commença la guerre. L'Inconnu n'eut aucun mal à s'approprier le monde, d'autant plu que ses Statues étaient invincibles. Alors naquirent deux filles, qui en s'alliant pourraient l'arrêter : Jizupa et Alissa, deux italiennes inscrites dans un pensionnat militaire. La jeune Alissa possédait des mains capables de transpercer les Statues de part en part et de les détruire. Quant à la jeune Jizupa, elle l'ignorait mais elle pouvait annuler le pouvoir d'oubli de l'Inconnu, rendre la mémoire à ceux qui l'avaient perdue. Alissa fut enlevée à l'âge de 9ans par l'ennemi du monde, qui lui fit oublier au fur et à mesure tout ce qu'elle savait. Elle fut retrouvée par pur miracle par Jizupa lorsque celle-ci se rendit en France, et elle lui rendit la mémoire. Depuis, on ignore où sont passé les deux jeunes filles, on raconte qu'elles sont pourchassées par l'Inconnu et se cachent du mieux qu'elles peuvent quelque part. L'Inconnu continua son règne de terreur sans parvenir à dominer entièrement le monde, trois petites villes lui faisant obstacle. Voilà la situation actuelle.